Graver Maintenant
Promouvoir l’estampe et la gravure contemporaine

Accueil > Les adhérents > Les connaître > Jean-Claude Caffin

Jean-Claude Caffin

graveur et peintre

mardi 29 janvier 2013, par Jean-Claude Caffin

Présentation de son travail de graveur et de peintre - carton de ses séries d’estampes

Né le 4 avril 1941 à Châteauroux. Il vit en Limousin depuis 1945. Formation à Paris. Professorat de dessin. Agrégation d’arts plastiques.
Enseigne les arts plastiques à l’ IUFM de Limoges de 1967 à 1999. Peint depuis 1970. Grave depuis 1980. Initiateur de l’association limousine : « Eau-Forte ».

Expositions collectives et personnelles de peintures et gravures depuis 1975 avec la galerie Poisson d’Or : Rodez - Nieul.

Expositions personnelles :

à Limoges : gravure, Galerie 39 A, « Mythologies personnelles », « Entre Vierge et Vénus », « Le paysage du bout du pied »

peinture : “l’Art et le Quotidien” à l’espace Noriac - Limoges, “Le paysage revisité “ à Chéops - Limoges, “Entre Vierge et Vénus” à l’espace Noriac. Caffin (peintre) - Verdun(sculpteur) - Couzeix 87.

à Guéret 2010 : "10 années de peinture et de gravure "

Salons :

à Couzeix 87 : exposition 2005 Gravure Contemporaine .

à Rueil - Malmaison : salon 2010 Graver Maintenant.

à Paris - salon d’Automne 2010 Section Gravure.

Expliquer le moindre détail d’une image pour en traquer le sens, justifier les formes et les couleurs d’une peinture, ont sans doute ralenti ma spontanéité. Par contre, cette expérience mentale et technique m’aide à me poser des questions, à comprendre et à tenter de formuler plastiquement quelques réponses particulières à ma curiosité et à ma sensibilité. Cette cogitation que l’on peut trouver ennuyeuse est cependant la vraie motivation de mon travail technique. La peinture et la gravure, bien que très différentes l’une de l’autre - couleur/ noir et blanc - surface/ trait - ont en commun la particularité de créer des espaces abstraits dans lesquels notre intelligence, notre sensibilité aiment à se chercher, à se retrouver pour s’y perdre à nouveau.

C’est ce questionnement qui peut expliquer mon travail par séries, tant en peinture qu’en gravure

 MYTHOLOGIES PERSONNELLES (17 eaux fortes)

La gravure accompagne mon quotidien depuis une trentaine d’années.

Lorsqu’on regarde ces eaux fortes réalisées il y a vingt ans, elles apparaissent comme les pièces d’un journal intime. Elles traitent de propos très divers, mais elles ont aussi une unité car elles tirent leur force de la même référence et du même filtre, l’imaginaire .

Notre imaginaire se nourrit des mythes éternels qui le construisent, de références culturelles, et aussi des objets de notre mémoire personnelle.

Les techniques de gravure élémentaires servent à dessein ces objets de l’imaginaire et leur symbolique.

Elles donnent la profondeur nécessaire à leur mise en scène, dans l’obscurité des noirs de l’encrage ou l’éclat des blancs du papier.

La sensualité du travail de gravure - aussi paradoxal que cela puisse paraître puisque le métal est agressé par la pointe et par l’acide - n’a d’équivalent que celle d’un toucher :

remets- moi dans ton ventre.

pauvre Ulysse.

panier de crabes.

corps.

le cavalier de l’Apocalypse.

Le souffle.

je n’irai plus au bois.

souvenirs marquants.

 LE PAYSAGE DU BOUT DU PIED (10 eaux fortes)

Le Paysage revisité est une réflexion sur la construction et la représentation des espaces, opérations très abstraites et conceptuelles. Mon désir en faisant cette série de paysages, n’était pas de faire œuvre de paysagiste mais de m’interroger au moins sur deux pistes :

- la relation “technique” entre le travail de peinture ou de gravure et le “travail de tempête”(celle de 99 qui m’inspirait) : effacement, recouvrement , ensevelissement , surgissement … Les effets de la tempête ne sont alors qu’un prétexte et un support anecdotique.

- le moment, plus conceptuel, où le “paysage” se crée dans notre esprit.

(2002-2004) 10 estampes - eau forte : 40 cm x 50 cm - dont :

jusqu’à l’étang.

le chemin d’Eros.

paysage à l’étang.

un bout de chemin.

les pervenches.

le foyer éteint.

 ENTRE VIERGE ET VÉNUS ( 10 eaux fortes)

"Entre Vierge et Vénus" veut nous renvoyer à la perception de notre propre corps lorsqu’on observe un corps nu pour le représenter.

La fulgurance du dessin et la ”conscience” que l’on a de la forme du corps laissent bien peu de temps à l’œil et à l’esprit pour vérifier la pertinence anatomique de ce que l’on dessine ; Tout semble se passer comme si l’inspiration du geste venait de l’intérieur de soi, d’une image corporelle, d’une mémoire corporelle. image que l’on porterait en nous et que l’on projetterait sur le réel pour l’informer, pour le former. On comprend mieux ainsi le trouble que l’on peut ressentir en observant le corps nu de l’autre, homme ou femme, corps qui nous renvoie à notre propre image, à la fois semblable et différente ; image enfin extériorisée, corps à côté du corps ; corps que l’on travaille dans le dessin autant qu’il nous travaille.

(2004 - 2006) 10 estampes - eau forte : 40 cm x 50 cm - dont :

Le désir du corps.

entre vierge et vénus.

Nue.

le puits.

les modèles.

Vanité - À la vie , à l’amor.

 LES MYTHES (15 Eaux fortes)

mythe, réalité et représentation

Retour aux mythes : cf mythes et mythologies personnelles

L’expression orale d’un mythe est souvent une narration qui tente d’expliquer une interrogation, un mystère le plus souvent hors de notre temps historique. La représentation plastique d’un mythe me semble poser le problème d’une autre façon :

elle est d’une part l’illustration de cette narration verbale

et elle utilise un langage qui ferait référence à une réalité visuelle.

Or la vision est un objet culturel (appartenant à un groupe social, à une époque, à une culture) et individuel (coloré d’une expérience, d’une sensibilité...individuelles) . On croit ce que l’on voit dit-on, alors que l’on ne voit que ce que l’on connaît déjà.

La mythologie est une tentative de représentation verbale ; sa mise en scène dans une représentation plastique conduit à une illustration allégorique et approximative, qui risque fort d’être une carapace vide - telle une mue d’insecte qui conserve la trace de l’insecte et de son existence, empreinte en creux, absence ou présence invisible . D’où l’idée dans mes mises en scène gravées, de laisser autant que faire se peut, le mythe se construire dans l’intelligence et dans l’imaginaire de celui qui regarde les signes plastiques, (traces plus que représentations ou représentation en devenir dans notre imaginaire)….

(2008 - 2010) 15 estampes - eau forte : 40 cm x 50 cm - dont :

arche 2.

mythe de Sisyphe.

arche 5.

arche 6.

la chute d’Icare.

le Minotaure.

la Solitude.

la création du monde

.

THÉMATIQUE DU DISCOURS EN ARTS PLASTIQUES (10 eaux -fortes)

Cette thématique m’est venue à l’esprit en réalisant une gravure sur le thème de « pas de quartier » (première eau forte d’une série de dix sur cette problématique du fragment ).
Cette eau forte agencée d’une manière aléatoire en juxtaposant des fragments d’œuvres d’art célèbres de Paolo Uccello à Picasso, en passant par des pastiches ou des extraits de BD, m’est apparue cohérente dans sa présentation plastique - ce qui peut se comprendre par le soin que j’avais mis à la structurer en valeurs, lignes et surfaces ; mais qu’en était-il de sa cohérence narrative ? Curieusement la juxtaposition aléatoire des styles, des espaces avec ou sans profondeur, ne me semblait pas nuire au discours, mais au contraire provoquer du sens chez le regardant.
Ce sens que certaines personnes m’ont exprimé, a fait dire à mon petit fils qui ne connaissait pas l’auteur de l’ estampe « en voilà un qui aime la bagarre et qui n’a pas peur d’étriper les gens... il s’est bien amusé » ; d’autres visiteurs y voyaient un moyen de retraverser leur musée personnel ; d’autres encore se sont étonnés de trouver autant de cruauté chez les peintres dont ils n’avaient retenu que l’esthétique sereine et rassurante. Il semblerait même que personne n’ait été choqué par la disparité des fragments, voire remarqué cette disparité.
En ce qui me concerne, lorsque j’ai « extériorisé mon regard pour devenir le visiteur de mon travail », j’ai découvert que le fragment ne cassait pas le discours, mais qu’au contraire il pouvait laisser à chacun la possibilité d’en recréer un dans une cohérence personnelle et une unité toute individuelle. Envolées la règle classique des trois unités, la banalité des thématiques et des genres (nature morte, paysage, histoire et mythologie, etc) , les stratégies de lecture de l’image, de ses signifiants et signifiés.
La chasse aux exemples de discours « fragmentés » m’était ouverte : jeu de l’oie où l’on peut jouer sa destinée d’un coup de dé en envoyant une malheureuse oie à notre place, vivre son angoisse au fond d’un puits - portrait robot d’un personnage mythique que tout le monde reconnaitra sans l’avoir jamais connu - logorrhée d’une pensée ou d’un imaginaire qui se libère sans retenue etc.

Le fragment dans le discours , un indice de modernité et de « contemporanéité » ? .

Ne s’agit-il pas là d’une modernité que l’on reconnait en littérature et dans notre communication contemporaine, mais que l’on ne sait pas voir dans la figuration ? la figuration narrative (au sens large), est trop souvent et trop facilement critiquée parce que jugée proche d’une vision réaliste qui serait innée et immuable. Ce dernier jugement n’a aucun fondement scientifique véritable car la vision est culturelle et la représentation essentiellement conceptuelle et en perpétuel remaniement ; mais ce jugement s’est « formaté » autour d’un à priori depuis plusieurs siècles. Par contre les formes d’expression (que j’appelle ici langage et discours) appartiennent à notre époque contemporaine et sont à distinguer me semble-t-il, des codes de représentation évoqués précédemment et qui ont pour noms : perspectives, espaces tridimensionnels, etc.

20010-2012 : 10 estampes eaux fortes 40x60 cm ou 40x50 cm

Destinées ou Jeu de l’oie

Logorrhée

Pas de quartier

Tout noir

La terre à la une

Paysage en devenir (non présentée ici)

l’Existentialisme pour les nuls (non présentée ici)

Passages

Œdipe (portrait robot)

Titre (non présentée ici)

La Carte du Tendre (non présentée ici)

Marelle

Jean-Claude CAFFIN

87510 NIEUL

tél. : 05 55 75 84 34

jc.caffin@wanadoo.fr

Voir son site Internet personnel

Portfolio

Mythologie personnelle remets moi dans ton ventre pauvre Ulysse cavalier de l'apocalypse le souffle paysage du bout du pied jusqu'à l'étang le foyer éteint paysage à l'étang entre Vierge et Vénus à la vie, à l'amor Nue les mythes arche 5 le minotaure mythe de Sisyphe la solitude